Le dimanche 8 septembre 2024, notre association a participé à la grande parade « Paris Vaut Bien une Fête », un événement historique et festif qui a fait revivre différentes périodes de l’histoire de la capitale. Cette année, nous avons eu le privilège de représenter les « Apaches », ces mauvais garçons du XIXe siècle, connus pour leur allure rebelle et leur présence dans les quartiers populaires de Paris. Retour sur une journée haute en couleur à travers les rues de la Ville Lumière.
1. L’équipe des Apaches en action :
Pour cette édition 2024, six membres de notre association ont pris part à la parade : Sterenn, Kévin, Jocelyn, Babek, Guilhem et Xavier. Tous étaient habillés en costumes d’époque, fidèles aux Apaches, avec leurs casquettes, foulards et cannes caractéristiques. Cette immersion dans le Paris populaire du XIXe siècle nous a permis d’incarner l’esprit rebelle de ces figures légendaires, tout en rendant hommage à l’histoire de la capitale.
2. Une parade historique à travers Paris :
Le départ a été donné depuis le Panthéon, point de départ emblématique pour cette célébration de l’histoire parisienne. Nous avons défilé à travers les rues, contournant le jardin du Luxembourg, où de nombreux spectateurs, locaux et touristes, se sont arrêtés pour observer les différentes époques de Paris mises en scène. Chaque participant a joué son rôle à la perfection, adoptant des postures et des mouvements inspirés des Apaches, avec un clin d’œil à notre spécialité, la Canne de Combat, même si l’on sait que les mauvais garçons lui préféraient largement le surin.
3. Une arrivée spectaculaire à l’esplanade Gaston Monnerville :
La parade s’est achevée à l’esplanade Gaston Monnerville, où nous avons rejoint les autres participants représentant différentes époques de l’histoire de Paris. L’ambiance était à la fête, et de nombreux échanges ont eu lieu entre les participants et les spectateurs. La représentation des Apaches a suscité beaucoup de curiosité et d’intérêt, en particulier pour leur utilisation de la canne comme arme de défense, une tradition que notre association fait perdurer.
4. Un moment fort pour notre association :
Cette parade a été une occasion unique de lier notre passion pour la Canne de Combat et notre amour pour l’histoire de Paris. Représenter les Apaches lors de cette reconstitution historique a permis à notre association de s’ancrer dans un événement culturel majeur de la capitale, tout en rappelant l’importance de cette discipline sportive dans l’histoire parisienne. C’est également une manière ludique de faire découvrir la canne sous un autre angle, celui des pratiques populaires du XIXe siècle.
Conclusion :
La participation de notre association à « Paris Vaut Bien une Fête » a été un franc succès. Entre l’immersion historique et les échanges avec le public, cette journée restera gravée dans les mémoires de nos participants. Nous avons hâte de renouveler l’expérience lors de prochains événements, toujours avec la volonté de promouvoir la Canne de Combat et de rendre hommage à ses racines historiques dans la culture parisienne.
J’ai été invité par l’École de Canne et Bâton du Libournais (ECBL) à encadrer un stage qu’ils souhaitent organiser tous les ans avec des intervenants extérieurs. Notez-le pour la prochaine fois dont vous en entendez parler, le stage s’appelle « Le Millésime », compte-tenu du contexte, comment aurait-il pu s’appeler autrement ?
Mathieu Guerry (aussi connu sous le nom d' »Ours Kenobi » pour celles et ceux qui ont connu les Brigades de Truffe), véritable mordu de canne et fondateur de ce club à Libourne, m’a demandé de préparer deux thématiques qu’il a envisagées à la fois connaissant mon approche de la canne et les attentes des stagiaires. Malin, le Mathieu.
prendre la main
tricks et manipulations
Pour composer le programme, je me suis creusé un peu la tête car les thématiques sont à la fois relativement précises mais peuvent être abordées sous des éclairages très différents.
En ce qui me concerne, j’ai décidé d’aborder les thématiques ainsi :
prendre la main : comment activer les composantes de l’entraînement (technique, tactique, mentale, physique) lors d’une prise de main, et comment préparer le terrain pour faciliter la prise d’initiative en assaut.
tricks et manipulation : révision (ou apprentissage) de quelques tricks, puis comment s’en servir en contexte d’opposition ou de coopération.
Le jour J (le samedi 3 février, donc), une vingtaine de stagiaires du club de Libourne, une douzaine des Cann’ailles de Limoge, quelques tireurs de Bordeaux et de Latresne et le représentant du futur club de Saintes s’étaient rassemblés au gymnase de Saint-Emilion pour en découdre dans une bonne ambiance. Le dimanche, moins formel, a été consacré à de la double canne pour la quinzaine de stagiaires qui restaient encore.
Si vous souhaitez accéder au programme complet du stage, même si c’est probablement plus explicite pour celles et ceux qui l’ont vécu, il est disponible ci-dessous :
Lancers de canne à un partenaire – Crédit photo : Xavier LEJEUNE
Le stage s’est bien déroulé, toutes et tous semblaient très satisfaits des thématiques abordées et surtout, comme souvent dans les stages, aborder des thématiques similaires mais avec une vision pédagogique différente peut permettre de revoir des points que l’on pensait acquis avec une toute nouvelle perspective. Quoiqu’il en soit, j’espère au moins avoir pu faire profiter les stagiaires de cet éclairage différent, et au mieux avoir apporté des façons nouvelles d’appréhender un échange de canne, qu’il s’agît de compétition ou de démonstration.
Cerise sur le gâteau, Mathieu avait préparé deux activités annexes au stage : une soirée au bar à jeux « Jeux Barjo » de Libourne samedi soir, et dimanche après-midi, la visite d’un chai de Saint-Émilion, excusez du peu, en compagnie de Denis, membre de l’ECBL mais également -et surtout- Maître de Chai dans cette exploitation. La visite fut très intéressante, en particulier pour quelqu’un comme moi qui n’ai pas l’occasion de vivre au milieu des caves du bordelais. =)
Quelques tonneaux bien remplis – Crédit photo : Xavier Lejeune
Au final, un stage vraiment très sympathique dont je ne peux que vous recommander la prochaine édition du « Millésime » en février 2025. Quelque chose me dit que Mathieu a déjà une ou deux idées sur le prochain intervenant…
Nous participons au Salon Fantastique depuis déjà plusieurs années, c’est un salon de taille respectable (17.000 visiteurs l’an dernier selon un des organisateurs) dont la particularité est de faire la part belle aux univers fantastiques (médiéval fantasy, sciences fiction, uchronies…) mais également aux créateurs. Ainsi les exposants participant à ce salon sont-ils majoritairement des artisans, oeuvrant dans des domaines de l’imaginaire et vendant leurs créations. On trouve ainsi des fabriquants de bijoux, des créateurs de costumes et de vêtements, des confiseurs, des brasseurs, des organisateurs d’événements, des auteurs, des illustrateurs, etc.
Ce que la canne vient faire dans un tel salon ? J’y viens. Tout est parti il y a quelques années d’une proposition qui nous avait été faite par la Steam Rocket, une association dont l’objectif était de promouvoir l’univers steampunk, de participer au salon Geekopolis, un salon qui mettait en avant l’intéractivité des spectateurs dans plusieurs univers : le médiéval fantastique, la science-fiction, la haute technologie contemporaine et le steampunk. La canne, de par son histoire et l’esthétique qu’elle véhicule, nous a paru plus proche de cet univers que des autres. Cela nous
Nous avons ensuite, grâce à l’association French Steampunk, pu postuler et participer au Salon Fantastique, auquel nous participons depuis. Toujours dans un but de proposer aux visiteurs du salon la possibilité d’être acteurs et pas simplement spectateurs (voire consommateurs) lors de leur visite. Voilà pourquoi nous proposons initiations et démonstrations de canne de combat, de double canne, de bâton, de canne de défense lors de ce salon.
Installation
Discussion avec les confrères
Maquillage
Un beau stand
L’arène
La Montjoie, le Ludosport (sabre laser), le Haidong Gumdo (sabre coréen) et la canne de combat, voilà les quatre disciplines proposées dans la zone appelée « arène ». Ses créneaux furent équitablement répartis par Yann de la Montjoie en phases de 45 minutes durant lesquelles les associations pouvaient organiser ce qu’elles voulaient à l’intérieur, souvent des démonstrations suivies d’initiations pour le public. Et le public est demandeur car certains reviennent faire l’initiation plusieurs années de suite !
Durant ce salon, nous avons ainsi initié 75 personnes aux arcanes de notre discipline, versions sportive ou de défense et des dizaines d’autres ont pu assister aux démonstrations ou venir discuter avec nous à notre stand.
J’en viens à l’intérêt de notre démarche dans ce genre de salon : non seulement cela permet d’attirer des personnes en club, mais cela contribue à la connaissance de la canne auprès du grand public. La plupart des personnes présentes n’a jamais entendu parler de la canne de combat et n’en aurait sans doute jamais entendu parler autrement. Ce sont les manifestations destinées au grand public qui permettront de faire connaître la discipline puisque nous avons pu constater notre incapacité à attirer du monde pour les compétitions. De plus, relier une pratique sportive à un univers (en l’occurrence ici le steampunk) permet de l’ancrer dans l’imaginaire des visiteurs. Inconvénient bien sûr : les visiteurs ne viennent pas à ce genre de salon pour chercher une discipline à pratiquer, mais les 2 à 5 personnes qui viennent dans notre club par an depuis quelques saisons me laissent penser que cela fonctionne néanmoins.
Petit bonus : nous distribuons en guise de petit souvenir une canne gravée à chaque personne qui a suivi l’initiation. Cela fait un objet plus facilement conservable qu’un prospectus, un potentiel futur élément de costume (nous invitons à la customisation des cannes) ainsi qu’un éventuel premier pas à la pratique en club.
L’arène dans sa longueur
Une vieille connaissance
Des apaches rayés
Des bourgeoises de dos
Les démonstrateurs
Nous étions 14 cette fois, répartis sur les trois jours. Ainsi Amélie, Ludivine, Marjolaine, Mylaine chez les filles et Arnaud, Claude, Jérémy, Jérôme, Jocelyn, Julien, Kévin, Laurent, Zippo et moi-même chez les garçons, nous répartîmes comme souvent en deux clans : Apaches contre Bourgeois, la traditionnelle lutte des classes qui fonctionne très bien, à la fois symboliquement (ce n’est pas comme si le conflit n’était pas d’actualité), historiquement (le XIXe siècle est riche en événements à ce sujet) et visuellement (les codes vestimentaires des deux groupes permet de les identifier très rapidement).
Nous avons pu constater que ce genre d’événement a pour effet de souder le groupe qui y participe : nous unissons tous nos efforts, nous suons ensemble pour que le résultat de notre coopération ressemble à quelque chose et que la canne se diffuse auprès du grand public, petit à petit. Et cela laisse des souvenirs mémorables à tous et toutes.
En revanche il ne faut préparer ce genre d’événement à la légère, cela requiert presque autant de travail qu’une compétition : exercices spécifiques (coopération, phases, échanges inter-armes), renforcement musculaire, investissement dans la tenue, gestion de l’effort, etc.
Un apache pas rayé
Des bourgeois
Atelier bijou
Le debriefing au bar
Il y a des créatifs parmi nous
Les démonstrations
Comme d’habitude, nous avons utilisé de la musique pour soutenir les démonstrations, mais pour ne pas être embêtés avec les histoires de droits de la SACEM, nous utilisons des morceaux libres de droits trouvés sur FreeMusicArchive que je ne peux que vous recommander car ils possèdent une grande banque de musiques. Le problème est qu’il faut bien évidemment trier longuement pour trouver LA musique qui conviendra bien.
Voici donc les morceaux de musique utilisés ainsi qu’un lien vers leur page sur FMA (des fois que vous voudriez les utiliser à votre tour) :
Comme d’habitude nous avons proposé des démonstrations de canne, de double canne, de bâton, de canne de défense, de canne savate, de canne chap-hop (battle de manipulations) et de 1vs2 dans lequel un assaillant en rencontre deux de l’autre camp, à grands renforts de savate, de canne de défense et de jeu-d’acteur-comme-on-peut. L’ordre des rencontres est prévu à l’avance, ce qui évite les cafouillages et permet un certain nombre de mises au point entre les démonstrateurs (comme des coups spéciaux ou qui gagne à la fin). Cette fois-ci c’est Amélie qui s’en est chargée, un grand merci pour le travail accompli !
En quelques mots cette édition du Salon Fantastique était très bonne, pas mal de points ont été améliorés par rapport aux fois précédentes (organisation, costumes, initiations, stand) mais comme il en reste encore à perfectionner, nous y retournerons l’année prochaine.
Une nouvelle fois, nous serons présents au Salon Fantastique pour des démonstrations et initiations de canne de combat, de canne de défense, de bâton, de double canne et de canne savate !
La thématique pour cette édition étant « Magie et Merveilles », nous avons décidé d’opposer deux nouveaux camps : les Occultistes et les Orientalistes. Ces deux courants étaient en vogue au XIXè siècle et coïncident plutôt bien avec le thème du Salon. L’Occultisme s’inscrit tout droit dans la lignée de l’alchimie médiévale et se penche sur des savoirs ésotériques. L’orientalisme est un courant littéraire et vestimentaire qui s’inspire beaucoup du Moyen-Orient et de l’Extrême-Orient.
Afin de coller encore plus aux pratiques de l’époque mais également à des questionnements contemporains, nous avons décidé de faire des deux camps des sociétés secrètes afin d’expliquer une rivalité entre les deux (le pouvoir…) et de poser un contexte de secrets et de mystères que nous espérons dignes de la Magie et des Merveilles.
Horaires officiels du Salon (et heures de nos démonstrations dans l’arène) :
Vendredi : 15h30 – 20h (démo à 17h)
Samedi : 9h30 – 19h (démos à 10h, 13h et 17h)
Dimanche : 9h30 – 17h (démos à 10h30 et 13h30)
N’hésitez pas à venir nous voir à notre stand et nous encourager dans l’arène !
La rentrée arrive, pourquoi ne pas venir essayer un sport de combat original ludique et spectaculaire, en toute sécurité ? La canne de combat vous permettra d’apprendre à vous battre avec style, tout en développant vos dextérité, coordination, agilité. A plus haut niveau, vous pourrez tendre vers la compétition ou la canne de spectacle, deux branches de la canne vers lesquelles nous guidons nos élèves.
Changement dans les créneaux
attention, le cours du JEUDI SOIR remplacera le cours du VENDREDI SOIR. Les horaires (19h30-21h30) et le lieu d’entraînement (salle d’agrès de l’UPMC) restent les mêmes
Le Salon Fantastiquese définit lui-même comme « Le Salon des Univers de l’Imaginaire ». Au sein de univers se trouve le Steampunk, univers que nous fréquentons à la fois parce que nous apprécions son esthétique mais aussi parce que c’est sans doute celui qui colle le mieux à la canne de combat.
Ce n’est pas la première fois que nous participons à cet événement puisqu’il s’agissait cette fois-ci de notre troisième inscription à cette convention qui nous accueille avec bienveillance (spéciale dédicace à Guillaume Besançon, l’organisateur du Salon).
Cette année, ce sont Jérémy, Guillaume, Aurélien, Amélie, Jérôme, Laura, Laurent, Julien, Philippe et moi-même qui avons endossé à la fois cette responsabilité et ce plaisir durant les trois jours qu’a duré le Salon, à nous partager entre d’un côté la tenue du stand où nous présentons nos activités, exposons quelques canne de notre collection et répondons aux questions, et de l’autre les arènes ou nous menons initiations et démonstrations.
La thématique de cette édition était : Les monstres. Après une séance intense de réflexions à base de Casimir et de lance-flammes (William, tu aurais fait fureur), nous avons orienté nos recherches vers l’utilisation de « monstres urbains », issus du réel ou de la fiction. Voilà pourquoi la classique lutte des classes que nous utilisons habituellement a fait place à un affrontement plus reptilien : le bien contre le mal.
Nous avons mis de côté des personnages trop difficiles à utiliser sans les nommer tel que Moriarty ou qui requéraient plus de démonstrateurs (Victor Frankenstein) pour nous tourner vers Jack l’Éventreur, Dr Jekyll / Mr Hyde et une créature mécanique purement inventée pour l’occasion, mais néanmoins fort méchante. Les esprits les plus critiques diront que ce personnage trahit notre incapacité à trouver un méchant de la gent féminine. Ce sont des esprits chagrins, je ne leur répondrai pas.
Démonstrations
Les démonstrations devaient mettre en valeur les monstres, les faire gagner deux ou trois de leurs combats en tête à tête avec des héros isolés, puis les faire perdre en 3v1 contre les gentils associés. Avec ce petit twist final qui consiste à ce que l’alliance entre les gentils les pousse également à s’acharner sur les méchants de façon brutale de façon à ce que le spectateur non consensuel se demande : qui est le monstre dans l’histoire ?
Concrètement, cela a sans doute été un peu trop subtil et pas forcément bien exploités, mais les démonstrations ont bien fonctionné. Les costumes étaient clairs, les rôles également. Nous avons basé ces démos sur trois passages en 1v1 puis un passage en 3v1. Durant les premiers, le méchant l’emportait; durant le dernier, ce sont les gentils qui gagnaient à la fin, mais non sans avoir poussé le méchant dans ses retranchements (avec des « attaques ultimes » des méchants et une propension non camouflée à encaisser de nombreux coups). Notre référence était : les boss de fin des jeux vidéos (très difficiles, avec des patterns à éviter, des attaques de zone, mais doivent mourir à la fin). Le résultat a eu l’air de plaire mais devra encore être peaufiné pour gagner en clarté.
Initiations
En plus des démonstrations réparties sur les 3 jours, nous avons pu initier des volontaires sur nos temps de passage. Parfois cela durait 20 minutes et il nous fallait aller à l’essentiel (rotations, protections, contrôle, reprendre l’initiative), parfois nous avions plus de temps (1h) et pouvions approfondir les sujets abordés (armés, manipulations, zones de touche).
Par groupes de dix à quinze personnes, nous avons ainsi permis à plus d’une centaine de curieux d’être initiés à notre discipline. Certains avaient déjà effectué les initiations les années précédentes, d’autres découvraient totalement, mais tous repartaient satisfaits, d’autant que nous offrions à chacun(e) à la fin la canne avec laquelle il/elle s’était initié(e).
J’ai été invité les 13 et 14 février 2016 au stage annuel des Lames sur Seine. Il s’agit d’un stage d’escrime artistique ouvert à tous les pratiquants et pratiquantes intéressé(e)s de toute la France. J’avais déjà mené des interventions l’an dernier et l’année précédente en présentant une approche historique de la canne de combat, en la remettant dans un contexte de 19e siècle parisien où les agressions d’apaches (les voyous de l’époque) ne manquaient pas. Je leur ai donc parlé bien évidemment de canne avec une composante auto-défense importante (comme on pouvait en trouver dans les traités d’Emile André ou de Jean-Joseph Renaud par exemple), mais également quelques notions de savate, de couteau ou les fameuses actions telles que le coup du Père François.
Cette fois-ci, Michel Olivier (Président des Lames) m’avait demandé d’orienter mes modules vers l’approche sportive de la canne de combat. J’ai donc réfléchi à ce que pouvait apporter la canne de combat et ai abouti au programme ci-dessous.
Programme
Le premier module (1h30) a consisté à résoudre la principale difficulté de l’opposition quand on n’a jamais fait que de la chorégraphie : travail de fluidité, gestion de la distance, enchaînement, terminer les attaques (ne pas s’arrêter à chaque fois 40cm devant la cible), le tout saupoudré d’un brin de dextérité en jouant avec l’arme (manipulations ou « tricks »), ce qu’on effectue bien plus aisément (et de manière plus sure) avec une canne qu’avec une rapière.
J’ai consacré un autre module (2h) aux réflexions que nous avons eues suite aux diverses conventions auxquelles nous avons pu participer (Salon Fantastique, Geekopolis) sur une approche du spectacle non chorégraphié :
des micro-chorégraphies avec signal pour les déclencher : il arrive qu’on ait envie de placer une action ultra-stylée (une esquive-riposte en volte-sautée + croisé haut par exemple) mais que l’occasion de la placer n’arrive pas. Nous avons donc travaillé à les automatiser pour que ces actions puissent sortir naturellement pendant le combat. Bien évidemment, pour ne pas qu’elle sorte n’importe quand, il est important d’avoir un signal spécifique qui le déclenche. Nous suggérons donc d’utiliser un mouvement peu commun (croisé bas, feinte de brisé-brisé, volte+enlevé) comme déclencheur de l’action. Il est nécessaire de répéter un minimum avec son partenaire pour rendre fluide la réaction à ce signal, mais le résultat est souvent assez probant.
les phases pour raconter une histoire : l’idée consiste à scénariser le match en le décomposant en 2 ou 3 phases bien distinctes. Par exemple : une première phase d’esquives/ripostes, une deuxième où l’un attaque et l’autre pare tout et une troisième où l’un attaque et l’autre contre-attaque. Cela permet, dans une démonstration d’une minute à une minute trente, de « scénariser » le combat de façon à ce que le public ait l’impression qu’on lui raconte une histoire (l’apache agresse le bourgeois qui ne fait d’abord que se défendre, puis il reprend la main face à un apache qui esquive tous ses coups)
jouer les touches en faisant semblant d’avoir mal juste après l’impact et les lâchers de canne. Ce dernier point est assez crucial car il arrive régulièrement en canne que l’on lâche son arme. Il faut alors improviser quelque chose et faire comme si c’était totalement voulu. Ce que nous préconisons alors est une phase d’attaques particulièrement visibles de par celui qui possède encore son arme, et des esquives en direction de l’arme pour celui qui n’en a plus. Si en plus la récupération peut s’effectuer manière « stylée » (roulade, roue), il ne faut pas se priver.
mettre en avant les éléments spectaculaires de la canne tels que l’amplitude, les changements de main, les voltes. Si chacun de ses points peut exister en escrime artistique, ils sont en général minorés en comparaison de ce que nous utilisons en canne de combat : la gestuelle implique la plupart du temps le coude ou le poignet (principalement en raison du poids de la rapière) là où la canne a tendance à utiliser l’épaule. Les changements de main se limitent à des passages d’une main à l’autre mais ne vont pas comme en canne jusqu’à des changements dans le dos, en faisant tournoyer l’arme ou en la laissant glisser sur l’épaule. Enfin les voltes se pratiquent souvent par le biais d’esquives et pas forcément comme élément visuel (ou tactique en canne sportive).
Enfin un module assez court (une trentaine de minutes) sur la double canne à base d’exercices classiques que j’ai l’habitude d’aborder (manipulations des cannes de manière non symétriques, coordination en rythme à 2, trois grandes stratégies en double canne : attaque totale, parade totale, contre-attaque+parade) afin de développer essentiellement les facultés psychomotrices tout en jouant avec son adversaire.
Retours
Après chaque module, j’ai demandé aux stagiaires ce qui leur avait plu ou moins plu, ce que chaque approche a pu leur apporter dans leur pratique de l’escrime artistique. Les principales qualités mises en avant sont l’agilité, la fluidité, la coordination (pour la double canne), et le plaisir de pouvoir effectuer une rélle opposition en toute sécurité.
Le module de double canne, à la fois parce qu’il est arrivé à la fin du stage alors que tout le monde commençait à accuser une fatigue bien normale, mais également parce que le travail cognitif est particulièrement important, a été considéré comme de loin le plus difficile.
Mais dans l’ensemble les stagiaires étaient tous très satisfaits de cette intervention qui sortait des sentiers battus, tout en leur proposant une activité proche de la leur avec des armes qu’ils connaissaient (il n’est pas rare d’utiliser des cannes en escrime artistique lorsqu’on débute ou pour travailler un enchaînement avant d’utiliser la rapière).
Geekopolis se décrit comme un salon des cultures de l’Imaginaire. Il accueille depuis maintenant 3 ans plus de 10000 personnes chaque année dans les couloirs de ses 5 univers : Avalon (Medieval-Fantastique), Nautilus (Steampunk), Metropolis (Science-Fiction), Little Tokyo (Mangas) et Teklab (Hi-tech). L’année dernière, nous y avons été invités par la Steam Rocket mais cette année, nous y étions en tant qu’intervenants à part entière dans l’enclave Steampunk, mais néanmoins en bonne compagnie puisque nos amis de French Steampunk étaient présents ainsi que l’Amiral Skye de l’Echo Vaporiste.
Pour l’occasion, les 10 démonstrateurs des Apaches de Paname et de Canne & Dragons (Amélie, Laura, Julien, Thibault, William, Philippe, Kévin, Maxime, Zippo et moi-même) avions préparé des démonstrations de canne de combat, canne de défense, double canne, bâton et canne chausson pour en mettre le plus possible plein la vue des spectateurs. Nous avons donc organisé des séances d’entraînements spécifiques (manipulation, répétitions par duos dans l’arme choisie, intégration des lâchers de canne/bâton intempestifs…) afin de préparer au mieux toute l’équipe.
L’autre partie importante résidait dans les costumes. Notre fournisseur officieux reste depuis quelques années Kilo-Shop dont les rayons de fripes alimentent régulièrement nos garde-robes, qui en gilets, qui en casquettes, qui en pantalons droits pour des coûts relativement modiques. Peut-être un jour leur demanderons-nous d’officialiser ce partenariat.
Et une fois les costumes sur le dos et les répétitions dans les pattes, il n’a plus resté qu’à mettre tout ça ensemble en musique sous les yeux des spectateurs de l’Arène Moriarty.
Et côté interventions, nous avons été gâtés puisque nous avons été programmés deux fois une heure le samedi et la même chose le dimanche, ce qui nous a permis de découper chaque intervention en 2 démonstrations de 10 minutes, chacune suivie de 20 minutes d’initiations, soit au total 8 démos et 8 initiations de 6 personnes à chaque fois, de quoi bien occuper et bien fatiguer nos démonstrateurs.
L’expérience a une nouvelle fois été très sympathique puisque cela permet, comme je l’ai décrit dans un précédent article, à des non-compétiteurs de fixer des objectifs à leur pratique, constituant ainsi une autre voie que la compétition. Très bonne ambiance également dans le festival, mais cela était déjà le cas l’année passée, en revanche beaucoup de personnes intéressées avec qui nous avons pu discuter, échanger, refaire le monde, imaginer des nouvelles vidéos ou des nouveaux costumes.
Vous connaissez mon intérêt particulier pour les tableaux, en voici un qui résume les points positifs et négatifs/à améliorer de notre organisation pour ce festival, en espérant que cela puisse contribuer à vous donner des idées pour les vôtres, ou que cela permette d’échanger les expériences de démonstrateurs.
Les PLUS
Les MOINS
Nombreux contacts, pour des costumes, des vidéos, des photos…
Prospectus bien accueillis, nous en avons même manqué (plus de 200 distribués) !
Reconnus dans les allées de Geekopolis, notre renommée est faite !
Combats avec masques appréciés : de la canne de combat, avec un arbitre qui intervient 2-3 fois pendant la reprise et des protections, ce que nous savons faire le mieux en somme.
Arène bien placée : en face du bar, juste à côté d’une zone de repos avec fauteuils et canapés, l’idéal
Musique : ça attire l’attention, ça dynamise, c’est essentiel. Le mieux est même d’avoir effectué quelques filages avec auparavant pour fluidifier les transitions et éviter les temps morts.
Initiations au micro (bien audibles) : quasi-obligatoire dans un salon avec autant de monde, sinon c’est perte de voix assurée au bout de la 2e minute.
Les lancers, comme par exemple le lancer de bâton que nous avons pu faire, rendent bien.
Occuper l’arène 10’ avant la démo : ça focalise le public et ça lui permet de savoir qu’il va se passer quelque chose. Meubler avec des manipulations ou des petits échanges tranquilles.
Finir avec un assaut de canne de combat, notre discipline, après avoir agencé un crescendo de pratiques de plus en plus dynamiques : canne – canne chausson – double canne – bâton rapide – canne de combat.
Il faudrait pouvoir annoncer la démo quelques minutes avant qu’elle ait lieu (en passant dans les allées par exemple) et annoncer les différentes parties de la démo, que le public sache ce qu’il regarde : canne de combat, bâton, double canne…
Pour l’organisation pré-démo, il faut un responsable par poste (musique, costumes) pour éviter les incertitudes.
Rendre les transitions plus percutantes. Il faut aussi exactement savoir : qui sort, qui entre, et avec quelle arme.
Plus de prospectus !
Pas assez de jeu de scène : jouer un personnage, avoir quelques répliques. Il faudrait travailler l’argot pour les apaches.
Intégrer dans les échanges 2 ou 3 séquences chorégraphiées destinées à impressionner (encore plus) le public.
Se caler davantage sur la musique (notamment quand des percussions très audibles font monter la pression du combat).
Demander un stand la prochaine fois, pour pouvoir y disposer des prospectus,
Astuces costumes (merci Ophélie): pour les « rupins », utiliser des couleurs de riches (ivoire, or) et pour les pauvres, des couleurs plus sales (gris, marron). Et trouver des codes couleurs qui permettent d’identifier instantanément le camp de chaque personnage. Penser au couteau pour chaque apache.
Enfin nous ne terminerons pas cet article sans vous donner le lien vers notre galerie de photos Flickr (merci au passage à William D. pour les photos) :
J’ai été invité ce week-end au stage annuel des Lames sur Seine pour animer des modules « canne » dans une optique historico-théâtrale. Etaient également présent Me Olivier Patrouix-Gracia pour l’escrime médiévale et bien entendu Me Michel Olivier, à la fois grand organisateur et intervenant sur le thème du combat à la rapière.
Ce fut un plaisir d’encadrer tous ces stagiaires passionnés qui ne demandent qu’à découvrir des nouveautés auxquelles donner vie dans des duels pleins de rebondissements. Merci à tous pour votre implication !
MODULE 1 : Cours collectif de canne
Présentation de l’arme, sans rentrer dans le détail des armés mais en demandant des trajectoires circulaires ou semi-circulaires et surtout de travailler en amplitude
par 2, attaques circulaires à tdr
idem, 3 attaques chacun
idem, enchaînement et reprise de main
idem, en changeant de main à chaque fois
idem, avec 1 manipulation avant de changer le rôle
idem, esquives
idem, esquives à tour de rôle (« canne-poeira »)
assauts libres (mais néanmoins contrôlés) en incluant TOUT
MODULE 2 : méthodes de combat « apaches »
le couteau/surin/eustache/22, arme des apaches par excellence. Couper et être couper, petits gestes, le sentiment désagréable de ne rien pouvoir faire à courte distance
tenir le couteau à distance avec une canne : repousser un adversaire, frapper les cibles avancées,
La canne chap-hop n’est pas une nouvelle sous-discipline officielle, non. C’est une pratique encore extrêmement cryptique puisqu’à ce jour une seule tentative de cette pratique a eu lieu AU MONDE, et c’était lors d’une démonstration de canne de combat au Salon Fantastique. Cette partie de la démo avait été à peine conceptualisée, j’avais réussi à convaincre Philippe quelques semaines auparavant de la faire avec moi et nous n’avons eu aucune occasion de la répéter. Nous ne connaissions pas le morceau sur lequel nous allions passer et nous ne savions même pas combien de temps cela allait durer. Bref, une démo à peu près normale.
Nous n’en savions pas plus lorsqu’est arrivé notre tour, nous sommes simplement rentrés, nous avons tâché de prendre rapidement le rythme du morceau du groupe Rétropolitain qui passait alors, et nous nous sommes lancés dans une battle de tricks (combat de manipulations, NDT) acharnée. Nous nous sommes bien amusés, et le public a apprécié.
Ces gentlemen manient le style hip-hop avec la nonchalance et la retenue des dandys britanniques. Dans leurs productions se mêlent flow saccadé et tasse de thé, scratching et tweed. Et voir Mr B et ses fameuses moustaches exécuter des pas de break dance en costume, ça m’a impressionné.
Cela nous mène implicitement à la deuxième inspiration : les battles de break dance au cours desquelles deux danseurs ou deux équipes s’affrontent sur une musique rythmée à coups de pas de danse et de figures enchaînées sur le rythme de la musique.
Ces « battles » nous conduisent finement à la 3e et dernière inspiration, car il s’agit de Slyde Lomalakane, que nous avions eu la chance de rencontrer il y a quelques années lorsque nous étions encore dans les locaux de la Garde Républicaine. Slyde a participé, entre autres, au festival Défipayette, qui est une rencontre de break dance dans laquelle il s’est défendu avec sa fidèle canne, qu’il manipule dans un style très « pantomime ».
A quoi ça rime ?
Toutes ces inspirations mélangées, en ajoutant évidemment un soupçon de canne telle que nous la pratiquons, cela a donné la canne chap-hop, dont le principe était d’enchaîner les manipulations (et éventuellement les attaques façon « shadow ») en musique pendant quelques dizaines de secondes avant de céder la place à son adversaire.
L’idée était de proposer une nouvelle fois une « variante », cette fois-ci une variante au spectacle de combat que nous proposions jusqu’à présent. Car qu’il s’agît de canne sportive, de canne de défense, de bâton ou de canne chausson, d’une manière ou d’une autre les deux opposants se tapaient dessus, et même la meilleure coopération du monde ne pouvait soustraire cet aspect belliqueux.
Avec la canne chap-hop au contraire, notre duel devenait figuratif et revenait à opposer non plus notre science technique du combat, mais notre dextérité et notre sens du rythme. Et, contrairement à toute attente (notamment au regard de notre temps de préparation en amont), cela a plutôt bien fonctionné si l’on en croit les bonnes critiques reçues de la part du public, en particulier au sujet de la « bonne ambiance » qui régnait entre nous, encouragés que nous étions par les autres démonstrateurs placés sur les côtés et qui acclamaient les réussites et encourageaient lors des lâchers de canne. Comme dans une battle ; mission accomplie. =)
Et après ?
Je pense que l’expérience sera retentée prochainement, notamment parce que Philippe et moi nous sommes bien amusés et que cette alternative propose beaucoup de possibilités. Évidemment cela demande de travailler les manipulations et surtout l’enchaînement de manipulations, d’avoir un peu le sens du rythme et surtout de ne pas avoir peur du ridicule. Car autant dans un assaut ou un échange à 2, l’attention du public est retenue par l’ensemble, autant dans ce genre de prestation on est immédiatement propulsé au centre de l’attention des spectateurs.